Communiqué des élues insoumis-es/jeudi 21 novembre 2024
φ Montreuil insoumise
Communiqué des élues insoumis-es/jeudi 21 novembre 2024
Expulsion de familles d'un bâtiment municipal à Montreuil
Le 10 octobre dernier, plusieurs dizaines de personnes ont été expulsées d'un squat à Montreuil, sur décision du Préfet de la Seine-Saint-Denis et à la demande du propriétaire de ces anciens locaux professionnels. Depuis, si des solutions d'hébergement ont été proposées à certaines d'entre elles par les services de la Direction régionale et interdépartementale de l'hébergement et du logement, trop étaient limitées à quelques nuitées seulement. Plusieurs familles et personnes seules sont donc sans- abri et à la rue depuis plus d'un mois.
Grâce à l'implication de personnes qui soutiennent ce collectif d'expulsé.es et au travail de plusieurs élu.es chargé.es du dossier, certaines situations familiales sont examinées au cas par cas et des solutions tentent d'être trouvées pour les mettre à l'abri malgré l'inaction et le mépris affiché de la part de l'État, qui a pourtant la responsabilité de l'hébergement d'urgence et de la protection des personnes. Nous soutenons ce travail et appelons bien évidemment à sa poursuite.
En parallèle, hier après-midi, plusieurs familles ont trouvé refuge dans une ancienne annexe désaffectée de l'école Berthelot, inoccupée depuis plusieurs années. Le maire a décidé de prendre un arrêté visant à une expulsion immédiate de ces personnes par les forces de police. En tant qu'élu.es insoumis.es, nous avons fermement exprimé notre opposition à cette décision de remettre à la rue femmes, hommes et enfants en cette période de grand froid et avons tenté d'ouvrir le débat au sein de l'équipe municipale pour inverser la situation. Rien n'y a fait et l'expulsion a eu lieu.
Pire, certains élu.es ont vu dans notre demande d'éviter toute expulsion sans solution de mise à l'abri une "manœuvre politicienne", que nous aurions "soigneusement préparée" et marquant "une entrée dans la campagne municipale 2026". Abject !
Nous récusons fermement ces accusations indignes. Où est la "manœuvre politicienne" lorsque nous nous nous opposons, comme l'ont toujours fait l'ensemble des forces politiques progressistes de gauche, à la mise à la rue de personnes sans-abri en pleine trêve hivernale? Nous agissons au contraire en cohérence avec ce qui a toujours été un principe guidant notre action politique: éviter la mise à la rue et l'exposition au froid d'enfants, de femmes et d'hommes sans solution alternative de mise à l'abri.
Avoir conscience des responsabilités de l'Etat dans ces situations indignes ne nous autorise pas à nous dédouaner derrière la loi dont nous n'acceptons pas l'utilisation par d'autres. Nous appelons à l'ouverture d'un travail de toute urgence avec l'ensemble des institutions et acteurs concernés pour trouver des solutions de mise à l'abri de ces personnes et pour éviter tout nouveau drame humain.
Thomas Chesneaux - Thomas Mettey - Sidonie Peyramaure.
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